La simulation en odontologie

Le rapport de la HAS de 2012 définit la simulation en santé comme « l’utilisation d’un matériel (comme un mannequin ou un simulateur procédural), de la réalité virtuelle ou d’un patient standardisé, pour reproduire des situations ou des environnements de soins« . Cela afin d' »enseigner des procédures diagnostiques et thérapeutiques et […] de répéter des processus, des situations cliniques ou des prises de décision par un professionnel de santé ou une équipe de professionnels« .

Ainsi,  la Haute autorité de santé (HAS) posait un principe fondamental: « Jamais la première fois sur un patient« .

En Odontologie, la simulation est une pratique ancienne puisque pendant des décennies,  les étudiants ont été préparés à leur exercice professionnel au cours de travaux pratiques réalisés sur dents naturelles extraites, collectées auprès des praticiens  et montées sur des arcades dentaires pour simuler la bouche d’un patient.

Cependant, l’usage de dents naturelles extraites pose plusieurs problèmes :

  1. les variations d’anatomie canalaire et pulpaire au sein même d’un type de dent ne permettent pas de garantir la même chance de réussir l’apprentissage pour tous les étudiants, certaines dents se révélant, lors de l’exercice, plus difficiles que d’autres. Ces variations généraient une certaine iniquité dans les apprentissages.
  2. les collectes des dents naturelles sont souvent réalisées par les étudiants, sans cadre d’hygiène formel permettant de contrôler les risques de contamination, en particulier si l’étudiant se blesse pendant l’exercice.
  3. Les dents naturelles sont considérées comme des phanères, leur don par le patient implique une autorisation d’utilisation. Les praticiens préfèrent détruire les dents extraites, et les collectes de dents naturelles sont de plus en plus difficiles.
  4. Historiquement, les collectes chez les praticiens étaient gratuites mais actuellement, il n’est pas exclu que certaines collectes impliquent un financement entre le fournisseur et l’acheteur, ou que certains approvisionnements soient organisés dans certains pays  (Inde, Maghreb, Europe de l’Est…).
  5. Enfin, dans la plupart des pays industrialisés, il est quasiment impossible de trouver des dents déciduales naturelles (dents de lait) pour les apprentissages en odontologie pédiatrique, les enfants et/ou leurs parents souhaitant conserver ces dents pour des raisons culturelles.

La production de dents en résine, dont l’anatomie correspond exactement à des objectifs précis qui peuvent être gradués dans la difficulté, et qui sont identiques pour tous les étudiants, permet de résoudre ces problèmes.

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